Le Wakriya AC, club redoutable de l’élite du football guinéen continue de faire sensation depuis son ascension. Vice champion en titre, il se classe 3e dans l’exercice en cours avec une seule défaite sur 20 matchs joués. Une constance qui résulte du travail assez remarquable du staff technique. Le technicien Guillaume Soumah forme un bon couple avec Aboubacar Camara dit Mansaro pour avoir fait leur preuve sous d’autres cieux. Mais depuis, la présence sur le banc de touche de l’assistant Aboubacar Camara avec un chapelet en main lors du match en retard de la 17e journée du championnat a alimenté les débats et fait les choux gras de la presse sportive. Des spéculations aux dénigrements, le club est accusé de recourir aux forces occultes sur lesquelles le Wakriya AC bâtirait sa solidité.
Pour avoir le cœur net, nous avons rencontré le principal accusé Aboubacar Camara dit Mansaro qui a bien voulu se confier à nous.
Bonjour Aboubacar Camara dit Mansaro
Mansaro : Bonjour universports.net
–Dites nous comment vous vous êtes retrouvez dans le football et ici à Wakriya AC ?
Mansaro : Depuis l’enfance je jouais au ballon à partir de 6ans, j’ai aimé le ballon. Mon rêve était de jouer, être un grand professionnel, joué dans le Syli national. Mais j’ai eu un accident à la main donc je ne pouvais plus continuer dans le football parce que mes bras étaient cassés. Je suis allé à l’indigénat mais ça n’a pas marché donc j’ai continué avec l’équipe dans laquelle je jouais pour devenir entraineur. Jai regroupé les jeunes dans le quartier depuis 92, j’ai commencé à entrainer comme entraineur formateur. 92-93 j’ai travaillé avec Guillaume Soumah à l’informel Reste du monde. Moi-même j’ai formé mon équipe qui s’appelait Milan de Yimbaya, j’ai formé beaucoup de jeunes joueurs. J’ai continué de 94 jusqu’à 99 on m’a pris au lycée comme entraineur, on jouait les tournois inters scolaires et universitaires .On est allé à Boké on ‘a remporté la coupe avec l’équipe du lycée.
Après j’ai eu le concours on m’a orienté à l’institut supérieur des mines et géologies de Boké, arrivé là-bas on m’a choisi comme entraineur de l’institut j’ai même remporté une coupe universitaire et une fois encore finaliste. De là-bas on m’a choisi comme entraineur assistant du COK de Boké en 2001 en ce moment le COK était en ligue 1 don j’ai continué avec Bouba Tawel qui est le président de la ligue régionale de Boké avec Fox qui est le directeur technique du Wakriya AC aujourd’hui, j’ai eu beaucoup d’expérience derrière eux. Après mes études je suis revenu à Conakry pour faire le stage. Bouba Sampil a pris le COK de Boké on m’a choisi comme entraineur assistant 2016-2017, j’ai donc été l’assistant de Lappé Bangoura durant une saison au COK ou on a perdu la finale de Russal Aluminium contre Satellite FC.
Arrivée à Conakry le CIK a appelé Guillaume Soumah en 2010, il m’a dit d’aller travailler avec lui comme assistant. En ce moment le COK voulait que je retourne mais comme le club était en ligue 1, je suis venu avec Guillaume au CIK. On a travaillé ensemble, le CIK était en bas du tableau c’était les matchs retours donc on n’a pas pu sauver l’équipe de la relégation. L’année qui a suivi on a joué en ligue 2 mais on n’a pas pu faire monter en ligue 1. A la 2eme année on a fait monter l’équipe en ligue 1 cette même année on a joué la finale de la coupe nationale de Guinée, on a même joué la compétition africaine.
Après Mathurin a repris le club, il nous a remercié finalement. Donc, Guillaume avait eu une promotion en France pour un stage, moi le président de Lélouma est venu me rencontrer pour l’aider à faire monter son club en ligue 3 après 8ans. L’année là, j’ai travaillé avec lui, Dieu m’a aidé aussi à faire monter le club en ligue 2 on est même allé en quart de finale de la Coupe nationale contre le Horoya à Conakry.
L’année qui a suivi on était même 1er du championnat jusqu’à la 6e journée. Mais je ne me suis pas compris avec le président j’ai quitté. Après le président de Santoba est venu nous proposer de travailler ensemble, il nous a dit qu’il a entendu parler de notre couple Guillaume et moi. On a travaillé une année avec lui après Docteur Sampou est venu nous contacter donc voici comment je me suis retrouver dans le football et au Wakriya AC.
Au-delà du métier d’entraineur vous exercez quelle autre profession ?
Je suis fonctionnaire d’état. Après mes études en géo-mine à Boké, j’ai passé le concourt d’accès à la fonction publique Dieu m’a aidé j’ai eu le concours. Je suis de la promotion 2008, je suis au ministère des mines et Géologies affecté à la direction nationale de la géologie à Commandanya. Actuellement je suis fonctionnaire, je pratique le football, ma troisième activité c’est la religion. Du moment ou j’étais à Kamsar, j’ai intégré une organisation islamique qu’on appelle Dawa ou les gens passent les nuits dans la mosquée pour implorer Dieu pendant trois jours, dès fois 40 jours on va souvent en cote d’ivoire ou en Inde. 2010 je suis dans l’organisation là et actuellement ça m’a beaucoup dominé parce que tout ce qu’on fait dans la vie est éphémère c’est l’au-delà qui est éternel et c’est pourquoi aujourd’hui mon activité principale c’est la religion.
Il y’ a des gens qui pensent que si vous avez ce chapelet dans les stades lors des matchs c’est pour faire gagner le Wakriya, que répondez vous à cela ?
Depuis le début du championnat je viens avec le chapelet au stade. Partout ou je vais-je suis avec mon chapelet. Parce que dans mon organisation Dawa j’ai appris beaucoup de chose surtout les bénédictions qu’on fait. Dieu même a recommandé à notre prophète Mohammed (PSL) de faire le Zik matin midi et soir. Donc dans les conditions normales si on n’est pas dans la douche normalement on doit faire le Zik parce que c’est ce que Dieu aime, glorifier Dieu à chaque instant. Parfois je fais beaucoup de prières et bénédictions pour le club, pour ma personne et pour l’humanité entière. Même dans mon club il y’a beaucoup de joueurs que j’amène dans les mosquées pour prier avec mon organisation, les jeudis, lundi, vendredi. Sur le banc je fais mon Zik du soir dès fois 17H me trouve au stade, je prie dans les vestiaires après je fais 100 fois Astarfoulaye, 100 fois Soubou-ha-Nalay, ça c’est le zik personnel. Quand je finis ça maintenant je vais faire les prières bénédictions du prophète Noah quand il était dans le ventre de la baleine. Par ce que pour Dieu quand tu ès en difficultés et que tu récites ces bénédictions et prières il va te sauver.
Qu’est ce ça vous fait d’appartenir au club de Docteur Minkailou Sampou ?
Effectivement je suis très content surtout du résultat du club et la manière dont on travaille avec Docteur Sampou. J’ai fait beaucoup de clubs mais avec Docteur Sampou c’est différent. Le respect qu’il nous accorde est énorme. Sur le plan ce n’est pas son problème, le recrutement est à notre niveau, le travail technique, la planification ce n’est pas son problème. J’ai travaillé avec certains présidents qui se mêlaient aux problèmes techniques. En plus quand il vous promet il va le réaliser. Son comportement me plait énormément. Depuis Kamsar j’ai eu la chance de suivre deux stages avec Michel Dussuyer l’ex entraineur du Syli national qui m’a beaucoup initié, il m’a donné des plans de travail que j’applique partout ou je vais et ça réussit.
Merci coach
C’est à moi de vous remercier
Interview réalisée par Paul Tounkara